La croisière est un secteur du tourisme qui continue à se développer avec encore 6% de croissance en 2019, des carnets de commandes pleins pour les chantiers navals et des grands acteurs comme Carnival, qui possède aussi la marque Costa Croisières, Royal Caribbean ou encore MSC Croisières qui ont une santé financière insolante. Cependant, ce mode de voyage fait de plus en plus débat. On reproche à la fois aux paquebots de croisières leur impact environnemental mais aussi d’alimenter le tourisme de masse en déversant un flot ininterrompu de passagers dans les ports où ils font escale.

«Nous voulons exercer notre métier en limitant au maximum les impacts négatifs sur les villes et l’environnement»,

Tom Boardley, secrétaire général de CLIA Europe.

Une flotte de plus en plus propre, un pourcentage de croisiéristes bien en dessous des touristes qui arrivent dans ces villes portuaires par avion, bus, train ou voiture, les compagnies de croisières se défendent.

Impact des croisières sur le tourisme de masse dans les ports d’escale

Les navires qui sortent des chantiers navals ont une capacité d’accueil de passagers de plus en plus importante, à l’image du Symphony of the Seas, qui détient actuellement le record du plus gros navire de croisière du monde. Parallèlement, les détracteurs des croisières prennent pour exemple l’impact des navires et leurs passagers sur des endroits comme Venise ou Santorin.

Cependant un petit fact checking s’impose. En effet, les passagers qui débarquent des navires de croisières ne représentent que 5% à 6% des touristes dans une ville comme Barcelone. De même, en 2017, 28 millions de touristes ont visité la Cité des Doges. Cette même année 1,4 million de croisiéristes ont fait escale à Venise (chiffres de l’organisme Riposte Turismo). Ainsi, cela confirme que la majorité des touristes se déplacent encore en train, en voiture, en avion ou en voiture.

Impact environnemental des navires de croisière

L’autre reproche majeur fait par les ONG au secteur de la croisière est son impact environnemental et notamment les émissions de souffre des navires. Cependant, les compagnies de croisières ont des flottes de plus en plus propres et veillent à être le plus écoresponsables possible.

En effet, les derniers navires sont équipés de moteurs au fioul à faible teneur en souffre ou fonctionnent au GNL. Par ailleurs, lorsqu’ils accostent dans les ports d’escale, les navires se branchent au système électrique de ces ports et limitent ainsi significativement leurs émissions.

Les retombées économiques positives de la croisière

Les croisières représentent une activité économique non négligeable pour les villes escales. Par exemple, à Marseille, les retombées financières de l’activité de croisière est de 310 millions d’euros par an selon les chiffres de la Chambre de commerce. Le développement du port de croisière de Marseille a également permis la création de 200 emplois dans commerces, la restauration ou encore les visites guidées.

Venise quant à elle perçoit 282 millions d’euros grâce à la croisière. Cela inclut les taxes portuaires reversées par les armateurs.

En tout la croisière génèrerait 360000 emplois dans toute l’Europe, sans parler des 2707 salariés embauchés par les chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire.

Si pour faire face à ces accusations et offrir une expérience différente à leurs passagers certaines compagnies se sont spécialisées dans les navires à taille humaine et les itinéraires inédits, ces offres, souvent très chères à l’image des croisières de luxe Ponant, restent marginales.

En effet 97% des croisières se font sur des navires d’une capacité de plus de 1000 passagers. Et côté destinations, les itinéraires privilégiés en 2018 ont été les croisières en Méditerranée et dans les Caraïbes qui ont représenté 50% des réservations enregistrées.

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