le Victoria & Albert Museum de Londres vous propose une plongée dans l’âge d’or des croisières à travers une exposition de 250 objets. Cette exposition est une démonstration nostalgique de l’histoire des paquebots de croisières de la fin du XiXème siècle à 1939 avec un sens aigu du public et de l’esthétique.
Le luxe de l’âge d’or des croisières
L’exposition fait la part belle à la première classe pour laquelle les compagnies de croisières françaises, allemandes ou anglaises rivalisent de prestige afin de séduire et d’attirer la clientèle prestigieuse. On trouve ainsi dans cette exposition une série d’affiches qui vantent les mérites des bateaux et leur puissance. Une maquette des années 1940 du Queen Elizabeth témoigne aussi de la guerre commerciale des liners entre eux. Les paquebots transatlantiques s’imposent alors comme les symboles du progrès, de la modernité, du XXème siècle.
L’identité des compagnie se découvre à bord. Chez la Transat, compagnie de croisières qui reliait la France à New York, un monogramme devenu célèbre se retrouvait sur les uniformes, et les objets sur les bateaux. Ces objets griffés sont d’ailleurs un must aujourd’hui pour les collectionneurs. Les compagnies faisaient également appel à des décorateurs et designers de renom (William de Morgan, Richard Riemerschmid, Jean Dunand, Edward Bawden ou Edward Ardizzone) pour l’aménagement des cabines, salons et fumoirs des bateaux de croisières. Dans le Kronprinz Wilhelm on retrouve un style néobaroque poussé, dans le Normandie c’est le style Art déco. On trouve par exemple au Victoria & Albert Musum un panneau, oeuvre de l’un des virtuoses de la laque Art déco, Jean Dunand, qui se trouvait dans le salon fumeur du Normandie et qui permet de se rendre compte du luxe de ce navire.
L’une des autres grandes pièces de cette exposition est un fragment de revêtement mural des salons de la première classe du Titanic trône sur un grand socle sombre. Il s’agit d’une pièce en chêne sculptée qui avait été retrouvée flottant dans l’Atlantique.
Ghislaine Wood, commissaire de l’exposition.
Le divertissement déjà au coeur des croisières
Dans les premières classes de ces navires tout est cossu, parfois même inadapté à la mer pour faire oublier aux passagers les éventuels risques de la navigation. Tout est fait pour que la croisière s’amuse. Dans un film tourné à bord du Queen Mary, on voit des passagers qui chevauchent des chameaux mécaniques, sur les ponts sont organisés des défilés de mode et des spectacles.
Les repas aussi étaient marqués par un rituel mondain et étaient des moments forts des croisières et des salles à manger réservées aux enfants avec des décors de fables et une vaisselle décorée.
Si on retrouve tout le faste et le glamour des premières classes de ces navires de croisières transatlantiques la troisième classe est relativement absente de cette exposition sur l’âge d’or des croisières dont la 2ème guerre mondiale signe la fin. Exposition visible au Victoria & Albert Museum, Londres, jusqu’au 17 juin.